Foot - L1 : Le scandale Pettinato
À l'heure où les arbitres sont critiqués pour leurs compétences ou leur équité sportive, l'affaire dite «des portables» refait surface, trois ans après avoir divisé les arbitres français. L'Equipe de mercredi révèle les détails de ce scandale qui tombe plutôt mal et qui rebondit aujourd'hui, impliquant au passage arbitres, Fédération et Ligue. Au coeur de cette «sale affaire» comme le titre le quotidien sportif, Xavier Pettinato, l'escroc aux multiples facettes.
L'affaire risque de faire grand bruit. Michel Vautrot craint même un scandale à l'italienne. En juin 2003, l'ancien patron de l'arbitrage français révèle un trafic de téléphones, d'ordinateurs portables ainsi que de vêtements de sport au nom de la Direction technique nationale de l'arbitrage revendus à prix modiques à des arbitres. Ces largesses, qui ressemblent de plus en plus à une tentative de corruption, sont orchestrées par un certain Xavier Pettinato. Elles ne sont ni considérées ni entendues à l'époque par les instances du football français. M. Vautrot, lassé de ne pas être entendu et meurtri par les querelles nées de cette affaire, démissionne en février 2004 de la DTNA. M. Pettinato, qui se fait passer un jour pour un conseiller de Nicolas Sarkozy, un autre pour celui de Gilles de Robien, n'est pas inquiété.
Au contraire, celui qui s'est fait passer dernièrement pour un héritier de la famille Rockefeller aux Etats-Unis poursuit ses agissements jusqu'à se faire rattraper par la justice, en juin dernier, pour «escroquerie et prise illégale d'intérêt». Ancien membre du cabinet du maire de Nice, Xavier Pettinato aurait soutiré un million d'euros à cinq particuliers en leur faisant signer des fausses promesses de ventes d'appartements supposés appartenir au parc immobilier de la ville. Les plaintes se multiplient à l'encontre de cet Ajaccien, à la réputation de mythomane, âgé aujourd'hui de 27 ans. Faux contrat de travail avec la LFP, usurpation d'identité, par ailleurs proche de...Stéphane Bré, arbitre français, lui-même peut-être abusé par son «ami». L'UEFA diligente une enquête. Monsieur Bré sera suspendu jusqu'au 31 juillet 2005.
Pettinato, lui, n'est nullement inquiété. Il semble avoir ses entrées un peu partout dans le football français et détient des informations confidentielles qui étonnent notamment Alain Sars, ancien arbitre international, qui se dit «sidéré» par cet informateur. Aucune démarche officielle n'est entreprise par les dirigeants de la FFF. Un laxisme qui écoeure aujourd'hui Michel Vautrot, impatient que la justice lui rende son honneur. Si la Ligue se dit sereine, nul doute que cette affaire a de quoi faire trembler le petit monde du ballon rond. Tous les détails, dans L'Equipe de mercredi.